Sur le chemin de l’école...

Publié le par Weber Michaël

Contribution de ma collègue et amie, Angèle Dufflo, adjointe au Maire de Gros Réderching.

 

A quelques jours de la rentrée, l’école de la République est fortement remise en cause.

Le récent rapport du Haut Conseil de l’Education remis à Nicolas Sarkozy cette semaine dresse un constat accablant de l’école primaire et, au-delà, de toute l’Institution.

Ce rapport souligne que « chaque année, quatre écoliers sur dix entrent en 6ème avec de graves lacunes » et parle de l’incapacité de l’école à combler les retards,  pire, de sa résignation face à cet échec.

 

La « Une »du RL du lundi 27 Août 2007 est édifiante «  Bonnet d’âne pour l’école » : le journal régional ne fait pas dans la dentelle et jette l’opprobre sur l’école et sur des enseignants qui, à tout le moins, méritent un peu plus de considération.

Il conviendrait de faire une analyse plus fine et plus nuancée des conclusions de ce rapport qui en l’état ne fait qu’accentuer l’inquiétude et la méfiance d’une partie des parents et de l’opinion publique en général.

 

Cependant, 55% des parents pensent que la réussite de tous les élèves peut-être réalisée dans une école transformée...

 

Curieusement, ce rapport n’a pas suscité beaucoup de commentaires de la part du président de la République, celui- là même qui prônait « l’égalité des chances » durant la campagne électorale.

Sans doute, Nicolas Sarkozy pensait-il que  l’on chargeait un peu beaucoup la barque, quand dans le même temps, son ministre de l’Education, Xavier Darcos, annonçait la suppression de 11200 personnes dans l’Education nationale pour la rentrée 2008.

 

Sa discrétion à ce sujet ne doit pas nous faire oublier que dans l’académie Nancy-Metz, le recteur Leroy mise sur une suppression d’environ 600 postes pour 2008...

 

L’annonce de la suppression de plus de 11000 postes dans l’Education constitue une première dans l’histoire de notre pays. Alors que l’échec scolaire est en augmentation, alors que la lutte contre les inégalités nécessiterait un effort sans précédent, l’annonce de ces suppressions  montre de manière évidente l’incohérence des solutions proposées par rapport aux objectifs, et aggrave la pénurie.

 

L’Education Nationale, nul ne le conteste, a besoin d’un plan d’urgence afin d’assurer sa mission de formation et d’épanouissement des jeunes ; sera-t-elle à même de la remplir si l’Etat continue à se désengager de la sorte ?

 

La République doit garantir une école publique de qualité à tous ses enfants, elle doit garantir à tous,  un haut niveau de formation commune et être capable de mener une action résolue contre l’inégalité scolaire.

L’enjeu est considérable. Ce n’est qu’en ouvrant ce vaste chantier de transformation du système éducatif dans un dialogue constructif, sérieux, fondé sur des objectifs à long terme, que l’on pourra faire face aux nouveaux défis qui se présentent.

 En tant que socialiste d’une part, mais surtout après avoir observé, expérimenté, réfléchi la réalité du terrain en tant qu’enseignante pendant plus de trente ans, je considère que  la transformation de l’école repose non pas sur l’adaptation de l’être humain aux exigences du marché capitaliste mondial, mais sur une réelle prise en compte de la dimension culturelle et artistique dans l’acte d’éducation.

Cet enjeu culturel est identifié depuis longtemps.

Jean Monnet, l’un des bâtisseur de l’Europe, avouait, un peu tardivement, en parlant de sa construction «  si c’était à refaire, je commencerais par la culture ».

Cet objectif culturel exige de la part de l’institution et des élus jusqu’au sommet de l’Etat, une volonté politique affirmée, des convictions claires,  et des choix budgétaires sans équivoque.

L’avenir de notre jeunesse et de notre pays en dépend.

 

 

Publié dans webermi

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