Analyses et perspectives
Après quelques jours de réflexion, je souhaitais vous livrer mon état d’esprit à l’occasion de ce premier tour catastrophique pour le PS dans les deux cantons de Sarreguemines Ville et Campagne.
Remerciements d’abord
Permettez-moi de commencer par des remerciements. Remerciements d’abord à mes électeurs qui ont compris la nécessité de changer de conseiller général dans ce canton qui ne vit que sur des acquis. Remerciements aussi à toute mon équipe de campagne, à Danièle de Woustviller ma remplaçante fidèle et totalement investie dans cette campagne, à René qui en était le directeur, à Claude, à ceux qui m’ont accompagné, Angèle, Antoine, Fabien. Je pense aussi aux nombreux militants, sympathisants qui ont arpenté les rues du canton pour y distribuer 2 voir 3 tracts afin de diffuser mon projet pour le canton. Grâce à eux, j’ai pris beaucoup de plaisir à faire campagne, à rencontrer du monde, à animer des réunions publiques. Merci donc à tous ceux qui ont de près ou de loin contribué à cette belle campagne.
Un résultat décevant
Certes le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances, n’ayant obtenu qu’un peu plus de 18%. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles conclusions en tirer ? Comment préparer l’avenir ?
Le premier élément est la trop forte abstention. Elle s’explique par différents facteurs :
- La politique ne fait plus rêver. Nos concitoyens ont perdu espoir et ne voient dans les élus que des chasseurs de primes et d’indemnités. Pour eux aucune différence entre gauche et droite, aucun changement de leur quotidien, aucune parole tenue ;
- La presse nationale n’a quasiment jamais parlé de ces élections. Aucune communication générale, aucune explication des enjeux, aucun débat entre les différentes formations politiques. Bref cette élection est passée totalement inaperçue.
Le tout se solde donc par une abstention record de plus de 60%, niveau jamais atteint dans ce canton. Si j’y rajoute les voix du FN, qui n’est pas le plus grand garant de la démocratie, cela signifie que plus de 70% des électeurs ne participent plus à l’exercice démocratique en France.
Le second constat est l’échec de la gauche alors que le potentiel est énorme. Si je prends l’ensemble des voix de gauche, ceux des 4 candidats en lice, nous sommes à plus de 36% des suffrages exprimés, et 56 voix seulement nous séparaient du seul candidat UMP Jean Karmann. De quoi, effectivement enrager !! On peut mesurer là l’échec cuisant dont la gauche est collectivement coupable. Analyse qui devrait aussi amener le conseiller général sortant à plus de modestie ce dont je doute. Le candidat des Verts a fortement capitalisé sur la centrale de Hambach. De ce fait les Verts ont réalisé leurs meilleurs scores mosellans sur les deux cantons de Sarreguemines Campagne et Ville. Une candidature d’union aurait évité cette situation et permis un second tour avec une vraie différence entre les candidats.
Quelques autres remarques en vrac. D’abord le FN n’a progressé que de 210 voix par rapport à 2004. Ce qui signifie que son électorat est particulièrement stable, mais qu’il se mobilise à chaque élection sans forcément beaucoup progresser. En pourcentage il augmente mathématiquement puisque l’électorat de gauche et de droite s’abstient et se déplace de moins en moins.
Autre remarque et satisfaction personnelle. La commune de Woelfling a fortement voté, puisque c’est la commune où le taux de participation a été le plus fort. Certes j’y ai perdu 29 voix par rapport à 2004. A Wiesviller je suis en recul de 139 voix, ce qui est moins satisfaisant. Dans nos deux communes Jean Karmann recule de respectivement de 10 voix et de 27 voix.
A l’autre bout du canton, à Rouhling par exemple, je perds 144 voix, alors que Jean Karmann, Maire de la commune en perd 244 ! Pas de quoi pavoiser non plus ! Sur Grosbliederstroff je perds 85 voix et là aussi avertissement pour Jean Karmann qui en perd 308 !!
En définitive il est passé de 43% à 37%, franchement ce n’est pas un plébiscite et un second tour permis par une candidature d’union aurait pu éviter cette situation et ouvrait les portes d’une victoire possible.
Et maintenant…
Le combat n’est pas fini. La victoire de certains candidats de gauche reste à portée de main… Je continue bien sur à remplir mes mandats à la Région Lorraine autour de la filière bois, à la Mairie de Woelfling, à la Présidence du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord que j’anime avec une équipe soudée et soucieuse de l’intérêt général.
Bien sûr d’autres échéances approchent. Il est trop tôt pour se positionner. Mais il est vrai aussi que je ressens un peu plus que de l’amertume. De la fatigue sans doute, après 14 ans de combats pour des valeurs, des idées, dans un secteur qui reste ancré à droite. Ma vie ne se résume pas à la politique, j’aspire aussi à autre chose, à une vie plus calme parfois. J’aimerais aussi rentrer chez moi le soir à 18h ou 19h en laissant mes soucis au boulot. Alors peut être est ce le moment de se préparer à autre chose. L’occasion pour moi de remercier aussi les nombreux messages de soutien que j’ai eu ces quelques jours. Jamais je n’avais entendu autant de paroles réconfortantes.
Quelques notes positives pour terminer
Premier constat… La gauche progresse à Sarreguemines Ville et Campagne. Après l’excellent score de 2010 aux régionales, il est prouvé qu’une gauche unie est au coude à coude avec la droite.
Pour gagner il ne manque que l’union. L’union du PS au Front de gauche, avec les Verts au cœur du dispositif bien entendu. Seule l’union est payante, mais elle permettra chez nous de prendre Ville et Campagne et voir plus à terme. Une union à construire peut être loin des stratégies départementales et fédérales, mais locale si notre seule ambition est l’intérêt général de nos concitoyens.
Que mes opposants ne se réjouissent pas trop vite. Ils rêvent encore de ma chute. Ils l’obtiendront peut être, mais ce ne sera pas durable. Je l’ai dit un jour « Kleene honn ah gift », et je me battrai encore pour mes valeurs, pour la gauche pour dénoncer les méthodes de ces gens qui utilisent la calomnie pour combat politique, trainent leurs opposants dans la boue, pendant qu’ils cumulent indemnités, salaires, retraites et qu’ils distribuent des postes à leur conjoint ou à leurs enfants à la CASC ou ailleurs. Cette vérité là aussi méritera le moment venu d’être dite.
Et dimanche prochain ?
Je n’ai que deux consignes à donner :
- D’abord de ne voter en aucun cas pour le FN, dont je combats les idées depuis toujours. Ce n’est pas le front républicain que je prône. Je dis simplement qu’il faut respecter les électeurs du FN et écouter sans doute leurs revendications. Mais cessons de les victimiser, de les martyriser, soyons combatifs sur les idées, proposons un discours clair, compréhensif, proposons le changement qu’il nous faut tenir, proposons une autre société et alors le politique retrouvera du crédit auprès des populations.
- A chacun de s’opposer au FN dans l’isoloir comme il le voudra au regard de la situation, au regard des enjeux locaux, et de la campagne qui n’était pas vraiment exemplaire.
La politique est une passion qui m’anime depuis toujours. Quoiqu’il advienne demain ou après demain, toujours je resterai un citoyen engagé pour la défense des valeurs, pour la défense de nos territoires, pour préparer un monde meilleur pour nos jeunes.
Et si vous partagez cette envie, cette ambition, si vous hésitez à vous engager n’ayez pas de doutes. Faites le, maintenant car notre société a besoin de gens qui s’engagent. Faites le avec le PS ou ailleurs, mais vivez cette expérience magnifique du service aux autres.